Mairie Bouvignies
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Chargé de l’installation matérielle pour les commémorations dans notre commune, Aimé rappelle souvent que la “der des der” a énormément marqué l’Europe !

Effectivement, celle que les poilus pensaient être la dernière guerre rassemble toujours beaucoup de monde lors de la commémoration de son armistice à BOUVIGNIES : élus, harmonie, chorale, enfants, parents, anciens combattants, membres d’association, et nombreuses personnes qui souhaitent s’associer à ce moment…

Parmi tout ce monde, il est remarquable de voir que des enfants (les élèves de l’école Pigeon Vole) y participent régulièrement avec leurs enseignants, perpétuant à leur tour le devoir de mémoire, et ainsi témoignant leur attachement à la paix.

Vous retrouverez ci-après le texte lu par Monsieur le Maire, la lettre émouvante lue par les enfants, ainsi que la Marseillaise reprise la chorale, les élèves et la Lyre Coutichoise (avec le second couplet cette année).

Texte lu par M. PRADALIER, Maire de BOUVIGNIES :

Message de Geneviève DARRIEUSSECQ, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants.

11 novembre.

La fin des combats de la Grande Guerre a marqué les consciences et imprégné les mémoires. Événement qui transcende le temps et franchit les générations. Nul besoin d’ajouter une année ou un millésime, ce jour et ce mois ont intégré depuis plus d’un siècle notre patrimoine commun.

A la onzième heure du onzième jour du onzième mois, après quatre interminables années, le canon s’est tu, la fureur s’est calmée. Le dernier mort, le dernier tir, la dernière détonation. Depuis Compiègne, où l’armistice a été signé à l’aube, jusqu’au front, du premier des clairons à tous les clochers de France, de l’esplanade de chaque ville à la moindre place de village. Une déferlante de soulagement, un soupir de délivrance, ont traversé le pays de part en part.

Derrière l’allégresse, derrière le tricolore flottant aux fenêtres et les Marseillaises triomphantes, partout le deuil, les blessures inguérissables, les ruines matérielles, morales et humaines qui se sont installés pour longtemps. Des mères et des pères qui n’ont pas retrouvé leur fils. Des fratries qui n’ont pas retrouvé leur père. Des épouses et des époux qui ont perdu l’être aimé.

Le pays est traversé par la sourde évidence que rien ne sera plus jamais comme avant.

En ce jour, dans les nécropoles, devant les monuments aux morts, sur les places de toutes nos cités, toutes les générations
rassemblées, nous nous souvenons de ceux qui se sont battus pour la France entre 1914 et 1918, de ceux tombés au champ d’honneur sur tous les fronts, d’Orient et d’Occident. Nous nous souvenons du combat valeureux de tous ceux qui, venus des cinq continents, ont défendu un sol qu’ils n’avaient auparavant jamais foulé.

Les noms gravés sur nos monuments aux morts nous rappellent constamment les valeurs d’honneur, de courage, de dévouement et de bravoure. Ils nous rappellent la fraternité d’armes.

La même fraternité unit toutes les filles et tous les fils de France qui œuvrent aujourd’hui à la défense de notre pays et qui mènent notre inlassable combat pour la liberté. La même fraternité mémorielle qui, chaque 11 novembre, nous réunit pour honorer les combattants de tous les conflits, pour rendre hommage à ceux qui ont accompli leur devoir jusqu’au don suprême. La Nation salue la mémoire des soldats morts pour la France en 2021.

Aujourd’hui, dans un même mouvement, la France reconnaissante fait cortège au cercueil d’Hubert GERMAIN jusqu’à la crypte du mémorial de la France combattante au Mont Valérien. Selon la volonté du général DE GAULLE, l’ultime compagnon de la Libération y reposera. Dernier dans la mort, parmi les premiers de 1940, Hubert GERMAIN est le porte-étendard des 1 038 illustres qui ont tant fait pour l’idéal de liberté et l’esprit français.

La flamme des compagnons s’est éteinte, mais nous sommes les dépositaires de ses braises ardentes. Entretenons-les sans cesse, ravivons-les inlassablement, en honorant ceux qui donnent leur vie pour la France, ceux qui la servent avec dévouement et courage.

Soldats morts pour la France :

Colonel Sébastien BOTTA, commandement de la défense aérienne et des opérations
aériennes, mort pour la France en Egypte, le 12 novembre 2020;

Maréchal des logis Tanerii MAURI, 1er régiment de chasseurs, mort pour la France au
Mali, le 28 décembre 2020;

Brigadier Dorian ISSAKHANIAN, 1er régiment de chasseurs, mort pour la France au
Mali, le 28 décembre 2020;

Brigadier Quentin PAUCHET, 1er régiment de chasseurs, mort pour la France au Mali, le
28 décembre 2020;

Sergent-chef Yvonne HUYNH, 2e régiment de hussards, morte pour la France au Mali,
le 2 janvier 2021 ;

Brigadier-chef Loïc RISSER, 2e régiment de hussards, mort pour la France au Mali,
le 2janvier 2021;

Sergent Maxime BLASCO, 7e bataillon de chasseurs alpins, mort pour la France au Mali
le 24 septembre 2021.

Texte lu par les enfants de l’école PIGEON VOLE :

Gaston Biron est né à Paris le 19 mai 1885. Seul fils d’une famille de sept enfants, le jeune homme écrit tant qu’il peut à sa mère Joséphine, sans oublier ses sœurs Berthe, Hélène, Blanche, Marguerite, Madeleine et Marie. Blessé le 8 septembre 1916, Gaston Biron meurt trois jours plus tard à l’hôpital militaire de Chartres. Voici l’extrait de la lettre de Gaston Biron lue par les enfants :

« Samedi 25 mars 1916 (après Verdun)

Ma chère mère,

[ …] Par quel miracle suis-je sorti de cet enfer, je me demande encore bien des fois s’il est vrai que je suis encore vivant ; pense donc, nous sommes montés mille deux cents et nous sommes redescendus trois cents ; pourquoi suis-je de ces trois cents qui ont eu la chance de s’en tirer, je n’en sais rien, pourtant j’aurais dû être tué cent fois, et à chaque minute, pendant ces huit long jours, j’ai cru ma dernière heure arrivée. Nous étions tous montés là-haut après avoir fait le sacrifice de notre vie, car nous ne pensions pas qu’il fût possible de se tirer d’une pareille fournaise.

Oui, ma chère mère, nous avons beaucoup souffert et personne ne pourra jamais savoir par quelles transes et quelles souffrances horribles nous avons passé. A la souffrance morale de croire à chaque instant la mort nous surprendre viennent s’ajouter les souffrances physiques de longues nuits sans dormir : huit jours sans boire et presque sans manger, huit jours à vivre au milieu d’un charnier humain, couchant au milieu des cadavres, marchant sur nos camarades tombés la veille ; ah ! J’ai bien pensé à vous tous durant ces heures terribles, et ce fut ma plus grande souffrance que l’idée de ne jamais vous revoir.

Nous avons tous bien vieilli, ma chère mère, et pour beaucoup, les cheveux grisonnants seront la marque éternelle des souffrances endurées ; et je suis de ceux-là. Plus de rires, plus de gaieté au bataillon, nous portons dans notre cœur le deuil du 5 au 12 mars. Est-ce un bonheur pour moi d’en être réchappé ? Je l’ignore mais si je dois tomber plus tard, il eût été préférable que je reste là-bas. Tu as raison de prier pour moi, nous avons tous besoin que quelqu’un prie pour nous, et moi-même bien souvent quand les obus tombaient autour de moi, je murmurais les prières que j’ai apprises quand j’étais tout petit, et tu peux croire que jamais prières ne furent dites avec plus de ferveur.
[ …]

Ton fils qui te chérit et t’embrasse un million de fois.
Gaston »

La Marseillaise reprise par la chorale, les enfants et l’harmonie :

REFRAIN

Aux armes, citoyens !
Formez vos bataillons !
Marchons, marchons !
Qu’un sang impur…
Abreuve nos sillons !

COUPLETS

I

Allons ! Enfants de la Patrie !
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L’étendard sanglant est levé ! (Bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes

REFRAIN

II

Que veut cette horde d’esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (Bis)
Français ! Pour nous, ah ! Quel outrage !
Quels transports il doit exciter ;
C’est nous qu’on ose méditer
De rendre à l’antique esclavage !

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